Les changements climatiques, les urgences sociales et économiques changent mes réflexions et actions personnelles et politiques.

Mon travail d’artiste danseuse et chorégraphe est par sa nature expérientiel, sensoriel, mis en jeu par l’interaction. Je suis passionnée par la recherche de nouveaux matériaux eco-responsables dérivés de cultures vivantes comme les champignons, les algues, le végétal.

Le titre vient du nom que les botanistes américains dans les années ’50 ont donné à l’espace vide entre les frondaisons d’arbres de la même espèce.

Dans ce projet le terme timidité évoque une communication invisible avec cet organisme vivant : une temporalité non volontaire de mes gestes et un renversement par moment de mon état. En confondant ma peau avec celle du kombucha, j’essaie d’écouter la cohabitation avec d’autres existants que l’humain.

Dans les années 1990 j’ai commencé à boire du Kombucha pour renforcer mon système immunitaire. Plus récemment, grâce aux conseils de Vivien Roussel du collectif Thr34d5@medialab, j’ai pu en cultiver des grandes surfaces.

Appelé aussi Scoby (Symbiotic Culture Of Bacteria and Yeast) le Kombucha est un organisme vivant qui demande du soin, de la confiance dans le processus de fermentation et une joyeuse conviction.
Ses caractéristiques, telles le poids, l’odeur, la fluidité, la douceur de la surface et la couleur font écho à ma propre peau. Mon intention est d’interagir avec cette peau dans un dialogue qui réveille les sensations, produit des métamorphoses, révèle un corps tactile au sein duquel centre et périphérie, surface et profondeur, torse et membres ne sont pas distincts, mais composent un mouvement global.
C’est une manière à la fois différente et semblable de poursuivre la recherche sur mon thème de prédilection, la peau comme possible lieu de la pensée.

Traks  arte

Télécharger le dossier

 


©Disorienta